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Alphabet MIXTAPES

by various artists

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1.
A (Pt.1) 55:12
2.
A (Pt.2) 53:56
3.
B (Pt.1) 01:09:29
4.
B (Pt.2) 01:14:22
5.
C (Pt.1) 01:47:42
6.
C (Pt.2) 01:42:44
7.
D (Pt.1) 01:14:22
8.
D (Pt.2) 01:12:58
9.
D (Pt.3) 01:12:23
10.
E (Pt.1) 54:06
11.
E (Pt.2) 52:08
12.
F (Pt.1) 01:03:34
13.
F (Pt.2) 01:00:23
14.
G 01:36:22
15.
H 01:44:45
16.
I 01:25:54
17.
J (Pt.1) 52:49
18.
J (Pt.2) 57:03
19.
K 01:30:22
20.
L 01:32:13
21.
M (Pt.1) 01:14:10
22.
M (Pt.2) 01:11:12
23.
M (Pt.3) 01:11:14
24.
N (Pt.1) 58:13
25.
N (Pt.2) 59:45
26.
O (Pt.1) 01:00:56
27.
O (Pt.2) 01:01:42
28.
P (Pt.1) 01:16:03
29.
P (Pt.2) 01:19:09
30.
Q 40:48
31.
R 01:34:24
32.
S (Pt.1) 01:12:56
33.
S (Pt.2) 01:14:28
34.
T (Pt.1) 53:04
35.
T (Pt.2) 56:15
36.
U 01:20:11
37.
V 01:18:37
38.
W 01:24:06
39.
X 39:36
40.
Y 58:40
41.
Z 47:13
42.
0123456789 55:23

about

à nouveau plongé dans l'exercice de la "mixtape"… cette fois de façon particulièrement dilatée… en général, le souci premier est de développer une forme esthétique, cohérente, tout en égrenant les sons qui nous bouleversent… de ce fait, les "mixtapes" sont souvent le fruit d'une humeur, ou d'une réflexion, ou les deux à la fois… ici, je court-circuite le critère esthétique ou cohérent en introduisant le hasard alphabétique… chaque lettre de l'alphabet a sa "mixtape"… quand c'est un groupe, c'est la première lettre qui détermine sa situation alphabétique, quand c'est un artiste seul, c'est la première lettre de son prénom… puisqu'ici, on ne résonne pas trop en termes de familles, mais d'entités individuelles… le classement se fait encore alphabétiquement à l'intérieur de chaque "mixtape"… c'est surtout là que le hasard agit fortement… certaines transitions paraitront abruptes, voire perturbantes, tandis que d'autres sembleront plus naturelles… jusqu'à la prochaine rupture impensable… il me semble évident que la fabrication d'une "mixtape" part d'une envie de partage… on pourrait même y voir une sorte d'acmé médiumnique du partage… et il y a ce désir de vouloir tout faire écouter en même temps… comme si la "mixtape" n'était que le déroulement horizontal d'un fantasme vertical… rassembler au plus proche tous ces sons qui nous semblent indispensables, avec lesquels on veut vivre à chaque instant, contemplant leur devenir ruche duquel s'écoule le miel d'un monde joyeux, cruel, philosophe, primitif… une sorte de nouveau monde fait de l'ancien, lui-même recyclé à chaque nouvelle écoute… bref, j'ai parcouru la discothèque numérique pour en prélever les nœuds telluriques, les beautés éthériques, les dérives vers l'absurde, les étrangetés archaïques, les simplicités écrasantes… une bonne partie de ce qui n'a cessé et ne cesse de reconstruire sans fin ma vision idéale du monde… non pas une vision idéale qui ne serait que mentale, mais bien faite de la chair des sons… quelque chose de bien palpable, donc… après réécoute, on se rend compte que, bien souvent, la musique bave vers le réel, si ce n'est le réel s'infiltrant sûrement à travers les notes… l'un ne peut vivre sans l'autre et vice-versa… primitivement, la musique se joue en lien avec un contexte… berceuse, amour, travail, guerre, vengeance, désespoir, mariage, etc… un monde sonore plus vaste accueille cet évènement musical circonstancié… et, au-delà du son, tous les sens convergent pour fabriquer cette chair du réel, ce monde en refonte incessante… ayant perdu l'habitude de lier musique avec évènement précis, on est parti s'enfermer dans des boites pour fabriquer du son "pur"… non entaché de la teinte sonore du quotidien… j'ai une méfiance non raisonnée pour ce son "pur"… c'est sans doute la raison pour laquelle j'aime davantage le vinyle… les souffles, les craquements, les rayures, le son même du diamant qui appuie de tout son poids dans le sillon… tout cela me rappelle judicieusement que la musique enregistrée n'est pas un phénomène ex-nihilo, mais le prolongement vibratoire d'un geste corporel… de plus, elle va très vite aller rechercher les différents subterfuges qui montrent son artificialité et son pouvoir créateur… effets de réverbération, d'écho, de distorsion, de saturation, de modulation, de stéréo ou quadriphonie, bandes passées à l'envers, ralenties, accélérées, mises en boucle, accidents… voix lointaines, sons de captation radiophonique, extraits de discours ou descriptions en tous genres, ambiances naturelles, eau, oiseaux, vent, feu, rythmes machiniques ou électroniques, rires, cris… tout est sur le même pied, pourrait-on dire… destruction opiniâtre de l'esprit de comparaison et de hiérarchie… dissolution de toute velléité de jugement… en dernier lieu, une pièce sonore, un morceau de musique, n'a pas d'importance… plus exactement, son importance est toute relative, inscrite dans le lien qu'elle entretient avec tout le reste… "tout le reste" à la fois défini par l'ensemble des morceaux figurant sur la "mixtape", et par l'environnement sonore conditionnant l'écoute… on a aussi tenté d'être impartial, objectif, entraînant la mémoire vers ses sources les plus fidèles… des musiques sont ici parce qu'elles furent là pendant l'enfance ou à l'adolescence de façon décisive… elles sont ici parce qu'elles ont été cultivées… on les a regardé naître, grandir, vieillir, ressusciter… un phénomène curieux m'a soumis depuis longtemps, sans doute depuis que j'ai officialisé mon statut de mélomane en commençant à acheter des cassettes… j'ai vite été intrigué par le ou les morceaux se démarquant clairement du reste de l'album… dans les années 80, je tombais régulièrement sur un album comme ça… était-ce un "deal" avec les producteurs ? le droit de faire un morceau un peu plus expérimental, mais pas tellement plus… au bout d'un moment, ça devenait presque une attente… où et quel va être le morceau zarbi de l'album ? et puis ce truc s'est développé en esthétisme, en goût… pour ensuite s'acheminer vers les recoins toujours plus obscurs et étranges du son… bien sûr, il y a eu des pas de géant… Erik Satie, Captain Beefheart, Faust, Can, Sun Ra, Swans, Pierre Henry, Jon Hassell, etc. etc… cette recherche de l'insolite a peut-être aussi un rapport avec quelque chose de beaucoup plus prétentieux… comme s'il s'agissait de faire comprendre à l'artiste que la musique est d'abord une quête de liberté… liberté d'expression, liberté d'irruption, liberté de contradiction… la musique est un terreau duquel tout surgissement fertile est possible… "étonnez-moi !", comme disait l'autre… parallèlement, certains prirent à cœur le principe du "concept album", envisageant celui-ci comme un tout narratif cohérent et vouant la forme de l'œuvre à quelque chose qui se rapprocherait de la Suite classique… dans cette perspective, j'attendais avec fièvre le dernier titre de l'album, prenant souvent des allures épiques et déroulantes, tel un final grandiose duquel on se remet lentement… il y a eu aussi l'intérêt pour les 45 tours et leurs faces B parfois détonantes… il y a eu la sélection de nouveaux disques établie uniquement en contemplant les pochettes… il y a eu les années "myspace" qui permirent beaucoup d'échanges passionnants avec des artistes inconnus… il y a eu… il y a eu… dernier fruit du hasard : la durée des "mixtapes", conditionnée par la proportion de musiques interpellantes à chaque lettre… grosso modo, ça va de 30' à 4h… bon app' !

ps : j'ai tenté de ne pas faire redite avec les "mixtapes" publiées précédemment…

credits

released November 11, 2020

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about

chevo légé Rennes, France

chevo légé is the solo project of Thomas Fernier, also involved in marteau mu marteaumu.bandcamp.com, Supersoft 14- 18 www.partyculsystem.com/artist/supersoft-14-18/, Go On And Off goonandoff.bandcamp.com/releases, Las Bocas de la Serpiente lasbocasdelaserpiente.bandcamp.com and Poésie Is Not Dead www.facebook.com/groups/111723452190146 ... more

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